7 mai 2018

Panier n°15

Bonjour tout le monde,

/!\ Les paniers de Braine-l'Alleud seront livrés vendredi 12h /!\

Cette semaine je voulais vous partager quelques contraintes non-exhaustives auxquelles il s'agit de faire face lorsque l'on se lance dans un projet comme Aux Portes du Radis. Parce qu'il est impossible de cultiver "comme dans un rêve" lorsqu'il s'agit d'en vivre et de pérenniser le projet. Il faut trouver "son" compromis pour qu'un projet soit à la fois respectueux des hommes, de la vie en général, tout en fournissant une alimentation qui corresponde aux exigences des mangeurs au niveau de la diversité, du prix, de la qualité, ..

Le "développement durable" et ses trois sphères, certes galvaudé, sa réfléxion reste pertinente!
Il est impossible d'être complet sur le sujet, je me contenterai donc d'évoquer quelques exemples pour ne pas philosopher trop longuement :)

Tout produire?
Avec Aux Portes du Radis j'ai toujours eu pour objectif de produire 4/5 des légumes à l'année, le dernier 5ème est acheté à différents producteurs (bio évidemment!) pour plusieurs raisons:
- Pouvoir fournir une plus grande diversité de légumes, à des prix corrects. Pommes de terre et carottes sont par exemple deux légumes pour lesquels les prix exploseraient littéralement si je devais les produire sans les cultiver sur des hectares et avec un tracteur ce qui me permettrait de vivre de primes de la PAC. Je me contente donc de produire les carottes et pommes de terre primeures, les seules qui me permettent de les vendre à un prix valable pour les mangeurs mais aussi pour moi.
- Pouvoir compléter ma gamme par manque d'infrastructures ayant ni de surfaces cultivables assez importantes ni un nombre de serres suffisant, notamment l'hiver.

L'utilisation de plastique
- Les serres: Je suis le premier à dénoncer l'abus de plastique, et si ça n'est pas l'idéal, il a de nombreux avantages. Tout d'abord il permet de cultiver en serre, les bâches permettent de créer l'effet de serre et la protection des intempéries notamment pour les tomates, poivrons, cultures d'hiver, .. Difficile de s'en passer en maraîchage en Belgique, tant pour le maraîcher que pour les mangeurs (dont je fais partie évidemment :D) qui vivraient difficilement la situation si les serres n'existaient pas: pas de tomates une année sur deux et jamais avant mi-août, pas de courgettes avant mi-juin, quasi exclusivement des légumes de conservation grosso modo entre mi-novembre et mi-mai, ..
- Les bâches d'occultation: ce sont des bâches que l'on utilise pour limiter le désherbage ou pour éviter un trop gros travail mécanique du sol. Là c'est plutôt le coût de la main d'oeuvre nécessaire au désherbage qui est le point d'équilibre. Si je devais retirer toutes les bâches et désherber l'entièreté du terrain, le prix du panier serait proche du double du prix actuel. Evidemment, j'en limite l'usage autant que possible et j'utilise majoritairement des bâches à longue durée de vie. Si d'un point de vue environnemental, le plastique est loin d'être l'idéal, d'un point de vue social il permet de limiter le coût de production des légumes. Là où l'équilibre écologique peut être retrouvé, c'est lors de la prise en compte du non-travail du sol que ça permet, c-à-d moins d'usage d'outils motorisés (moins d'essence) mais aussi l'augmentation de la vie dans le sol qui en découle, cette dernière étant moins perturbée par les outils.  Il n'en reste pas moins que le plastique est un matériaux issus du pétrole avec toutes les conséquences que l'on sait.

La permaculture?
Thème régulièrement abordé ici. La permaculture est une philosophie qui dépasse de loin l'agriculture. Du coup, lorsque l'on me demande si je cultive en permaculture, je pourrais retourner la question: vivez-vous de façon permaculturelle? On voit immédiatement qu'il est impossible de répondre autre chose que: "en partie", "je m'en inspire", .. La personne qui vous dit "je vis permaculture", c'est soit que la modestie ne l'étouffe pas, soit qu'elle méprise le terme permaculture, soit les deux. En l'occurrence, je pratique l'association culturale, je progresse sur le non-travail du sol (en travaillant par couverts végétaux déposer en surface), j'utilise un maximum de semences paysannes (via Semaille, Cycle en terre, Sativa, ..), je suis labellisé bio et je n'utilise aucun produit à l'exception de la protection des tomates. Cette année, c'est avec les huiles essentielles que je vais lutter contre le mildiou, nouveauté qui sera, je l'espère, une réussite. J'essaie de travailler avec les artisans locaux quand il s'agit de matériaux à fabriquer, d'outils à réparer, de pièces à acheter, le fumier vient de la ferme voisine, .. car c'est toute une dynamique aux conséquences importantes qu'est notre consommation. A côté de ça évidemment, l'usage de plastique, de moteurs, d'une camionnette, .. n'est évidemment pas totalement respectueux de notre belle planète, des hommes qui y vivent, ..

On retrouve systématiquement la même balance: un accès aux légumes frais et locaux, le respect de la nature dont nous faisons partie, mais aussi un prix accessible côté mangeurs et viable côté maraîcher. Et étant plutôt exigeant en la matière, sachez que le curseur est poussé autant qu'il peut l'être vers ce cap!

Je parlerai plus intensivement de la permaculture la semaine prochaine :)

Et en atetndant, voilà le panier de la semaine:
  • Le panier
Laitue
Ciboulette
Asperge verte
Pommes de terre Ditta (fermes)
Navets en botte
Radis rouge (paniers gourmands)
  • Les suppléments 
Rappel: vous pouvez échanger les suppléments avec l'un ou l'autre légume de votre panier à l'exception des farines.

Fruits et légumes
- Pommes de terre DITTA: 1€ /kg (ferme)
- Pommes Maribelle: 3,5€ /kg
- Fraises: 4€/500g
Non bio


Bières
- Lupulus Organicus (33cl): 1,7€ (pas de vidange)
- Brunehaut blanche: 1,7€
- Brunehaut triple: 1,9€
- Brogne brune: 2,1€
- Silly pils (bio): 1,2€Quasi la seule bière pils biologique!
- Bière du mois: Rise Again 2,9€ (vidange incluse)

Boulangerie 
- Oeufs: 2,5€ /6pc
- Farine mélodieuse (2 kg)
Blanche 65%:      5€
Grise 78%:          4,8€
Complète 96%:   4€
La farine Mélodieuse permet aux oiseaux de se nourrir après la récolte car les agriculteurs laissent 10% de la récolte sur le champ!

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